La toute dernière note de conjoncture d’EBSCO Information Services (EBSCO) sur le prix des périodiques est disponible. Vous y retrouverez les projections de prix qui vous aideront à affiner vos budgets pour 2022 ainsi que des informations qui vous permettront, entre autres, de mieux appréhender l’impact économique post-covid ainsi que l'impact de la situation économique mondiale (coût des matières premières, de la production intellectuelle) sur le budget des bibliothèques.
Chaque année, afin de vous aider à établir vos budgets pour la saison à venir, EBSCO conduit une étude auprès d’un large panel d’éditeurs, en analyse les résultats en les comparant à l’évolution des tarifs constatée au cours des années précédentes et vous présente les projections de prix qui en résultent. Compte-tenu des informations que nous détenons au moment de la rédaction de cette note de conjoncture, hors impact des taux de change, les augmentations 2022 des tarifs éditeurs devraient se situer entre 3% et 5% pour les revues imprimées et entre 1% et 8% pour les bouquets de revues électroniques. Le gel des augmentations tarifaires en 2021 (relatif à la crise du COVID 2019) constaté auprès de nombreux éditeurs sera compensé en partie sur 2022, d’où la grande difficulté à ce jour d’en exprimer un pourcentage médian.
Afin de produire un rapport circonstancié, la note de conjoncture d’EBSCO examine également la dynamique du marché et met en évidence les sujets et tendances qui ont un impact sur le secteur de l’information scientifique. Cette année, cette analyse inclut les sujets clés que sont les conséquences – à moyen terme - de la crise du COVID-19, le libre accès (OA) ou encore l’accélération de la transition du papier vers l’électronique.
Quels sont les impacts prévisibles sur l’évolution des tarifs ?
Pendant des décennies et de façon constante, les éditeurs ont pratiqué des augmentations de prix annuelles sur le marché de l’information périodique. L’an dernier, en raison de la pandémie de COVID-19 et des impacts économiques qui en ont résulté, de nombreux éditeurs ont reconduit leurs tarifs à l’identique ou ont appliqué des taux d’augmentation annuelle historiquement faibles.
La « crise du COVID-19 » continue d’avoir une incidence sur les budgets des bibliothèques et les hausses de prix Éditeurs.
Il en est de même sur l’évolution du prix des abonnements papier du fait de l’augmentation significative du coût de production. En effet, le prix du papier et de l’énergie aura un impact direct sur le prix des abonnements.
Certains indicateurs nationaux restent néanmoins positifs comme, à titre d’exemple, le plan spécifique de relance, mis en place par le gouvernement, qui accorde une aide exceptionnelle aux bibliothèques des collectivités territoriales.
Un autre plan de relance d’un montant très large, pouvant aller jusqu’à 100 milliards d’Euros débloqués sur 2 ans (2021 et 2022) a été mis en place. Il recense plus de 200 mesures dont celles portées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation. Parallèlement, l’économie française, tout comme l’économie américaine, montre des signes progressifs de reprise et cela se traduit, notamment, par une diminution du chômage. Ainsi, en septembre 2021, la DARES & Pôle emploi révélaient la quatrième baisse mensuelle consécutive des chiffres du chômage en France et présageaient qu’un maintien de ce rythme sur les deux mois à venir permettrait d’atteindre les niveaux d’avant pandémie. Enfin, il est à noter que le dollar reprend des couleurs avec un cours moyen s’établissant autour de 1,16$ pour un euro contre 1,20$ cet été. On peut penser que le taux de change USD/EUR restera sur une tendance de 1.15 / 1.16 - soit un impact lié à la devise de 3% sur les budgets des universités et consommateurs de la zone Euro.
Il est encore trop tôt pour estimer si la situation inflationniste générale constatée sur ces derniers mois aura un impact sur les tarifs 2022. On peut penser que si l’inflation se maintient à 3% sur le premier semestre 2022 des augmentations tarifaires seront à prévoir en 2023 et non 2022.
Contenus en accès libre
L’accès libre continue de jouer un rôle déterminant sur le marché de l’information savante. Le modèle Read & Publish (RAP) – qui regroupe l’accès aux contenus sous abonnements par une institution et ses frais de publication dans un seul et même accord – gagne du terrain. Ces accords modifient fréquemment, la façon dont le coût des bouquets électroniques est réparti. En effet, la tarification peut être calculée en fonction du nombre d’articles publiés annuellement par les enseignants-chercheurs de l’institution. Ces articles publiés par les auteurs de l’institution viennent ensuite en déduction du coût des abonnements. Ils sont, généralement, disponibles en accès libre.
En Europe, les stratégies de financement nationales, qui favorisent les contrats nationaux - notamment en matière de contenus en accès libre -, ont été des catalyseurs pour la mise en place d’accords Read & Publish avec la plupart des grandes maisons d’édition. Aux États-Unis, ce modèle s’est déployé plus lentement, en partie parce que le modèle de financement de l’enseignement supérieur américain est plus diffus et réparti entre les États.
L’Accélération de la transition du papier vers l’électronique se poursuit
La transition du papier vers l’électronique est en cours depuis plus de deux décennies mais les bouleversements dus à la pandémie ont entrainé une accélération sans précédent de ce processus à travers le monde - reléguant globalement, du jour au lendemain, les collections papier au second plan. La stratégie de réduction budgétaire - qui consiste à remplacer les formats papier + « e » par des contenus purement électroniques – s’est intensifiée en 2021 et devrait se poursuivre en 2022. A cet égard, nous remarquons que les éditeurs fixent de plus en plus souvent des tarifs différents et ou des augmentations de prix différentes pour les ressources imprimées et les ressources électroniques.
Les discussions sur la valeur des bouquets de revues électroniques se poursuivent au sein des bibliothèques et les phénomènes observés il y a un an se confirment. Les bouquets de revues électroniques continuent donc de faire partie des leviers actionnés par les professionnels de l’information pour réaliser des économies. Pouvoir évaluer de manière fiable l’utilisation, la valeur et la qualité de ces contenus par rapport à leur prix, ainsi que la disponibilité du contenu par d’autres moyens reste une nécessité. Les professionnels de l’information utilisent ces informations pour prendre des décisions de renouvellement et notamment pour évaluer le coût des titres qui composent ces bouquets par rapport à leur utilisation effective.
Les augmentations attendues concernant le prix des bouquets électroniques sont modérées par rapport aux hausses de prix prévues pour les abonnements individuels. Toutefois, comme toute augmentation, elles peuvent représenter un défi pour certaines institutions confrontées à des pressions budgétaires continues.
Incidence des taux de change
Chaque fois que le cours de l’une des principales devises mondiales (dollar US, livre sterling, euro) fluctue, cela a un impact sur les tarifs. Lorsque le dollar US se renforce, les clients qui sont facturés en euros constatent généralement des augmentations de prix plus importantes que prévues pour les revues américaines.
Rappelons toutefois que le pourcentage des dépenses consacrées par les bibliothèques pour l’acquisition de ressources publiées par des éditeurs ne facturant pas dans la devise locale, varie selon les pays et les institutions. Il varie également en fonction des besoins des utilisateurs de chaque bibliothèque. Au sein de la zone euro, on constate en moyenne que 50% des titres acquis sont facturés dans une autre devise que celle de la devise d’achat (USD/Euro, £/Euro).
Pour en savoir plus, télécharger le rapport complet publié en anglais en cliquant ici ou sur le bouton ci-dessous.